Association Les Tréteaux Lyriques

Association Les Tréteaux Lyriques

décembre 28, 2019 0 Par Adresses du net

Association loi de 1901, elle s’est fixée pour mission d’assurer bénévolement la promotion de l’art lyrique, de mettre en scène et faire revivre le meilleur du répertoire oublié des opéra-bouffes à la française, d’offrir un tremplin à de jeunes talents semi-professionnels et de reverser l’intégralité des bénéfices de ses spectacles à des œuvres humanitaires. La troupe comporte aujourd’hui une quarantaine de chanteuses et chanteurs qui s’engagent pour une saison.

Le Bureau dirige les opérations sous la direction d’un président.

La gestion financière est rigoureuse : aucun don en liquide pour les œuvres que nous soutenons. Toutes les recettes (sponsoring et billetterie) ainsi que les dépenses (liées au spectacle) sont comptabilisées.

Nous faisons appel à des professionnels pour la mise en scène, la chorégraphie, le travail des chœurs, la direction musicale, l’orchestre, les décors et les costumes.

Le choix de l’œuvre et la distribution des rôles est effectuée par le bureau en accord avec les professionnels qui nous accompagnent.

Notre exigence de qualité nous demande un tel effort que nous fonctionnons un an sur deux : un an de travail, un an de repos. Notre public nous témoigne dans ces conditions une fidélité qu’il ne pourrait peut-être pas nous assurer tous les ans (nous atteignons aujourd’hui 10.000 spectateurs par saison).

Pourquoi Offenbach ? : Les Tréteaux n’ont signé aucun contrat avec les héritiers d’Offenbach mais leur fidélité à ce compositeur s’explique : les opéras-bouffes d’Offenbach (on commençait tout juste à dire « opérettes » à l’époque) ont des livrets souvent drôles, parodiques et la musique est toujours pleine d’un charme qui agit instantanément sur le public. Il y a ensuite chez Offenbach une mine d’œuvres à re-découvrir (on ne joue qu’une dizaine de titres sur la centaine qu’il a écrit). Il faut considérer enfin qu’Offenbach, écrivant pour des chanteurs plus proches du Vaudeville que des grandes scènes lyriques, offre de nombreux seconds rôles accessibles à des amateurs.

Mis à part les professionnels qui nous entourent, nous sommes tous bénévoles et nous nous réjouissons de savoir qu’en plus du plaisir d’être acteurs, chanteurs et danseurs, les bénéfices des spectacles que nous donnons sont entièrement versés à des œuvres caritatives.

Entretien avec Jacques Bourdon Comte-Offenbach

Quels sont vos liens de parenté avec le compositeur Jacques Offenbach ?

Jacques Offenbach a eu cinq enfants : un fils Auguste, mort hélas à 21 ans et quatre filles. Je descends en ligne directe de Jacques Offenbach par sa fille aînée Berthe, qui était la grand-mère de ma mère.

Berthe avait épousé en 1865 Charles Comte, fils de Louis, fondateur

du théâtre du passage Choiseul, que Jacques Offenbach louera en 1855 en lui donnant après travaux le nom de “Bouffes-Parisiens”. Les murs de ce théâtre sont toujours restés dans la famille Comte-Offenbach.

Le souvenir de Jacques Offenbach est-il toujours vivant dans votre famille ?

Je dirais oui et non. Non, parce que ses filles ne semblent pas s’être intéressées de très près à l’oeuvre de leur père et que son fils Auguste a disparu prématurément.

Oui, parce qu’il s’est trouvé à chaque génération un membre de la famille pour promouvoir, écrire et parler de l’oeuvre du compositeur. Entre les deux guerres une association Jacques Offenbach a été créée par la famille dont, si mes souvenirs ne me trahissent pas, Marcel Achard fut le président.

Je suis moi-même venu sur le tard à la musique de mon illustre ancêtre et j’avoue que je l’écoute souvent, appréciant son incomparable gaîté.

Et s’il est un trait de Jacques Offenbach qui a survécu dans ma famille, parmi tant d’autres aussi remarquables, c’est bien sa gaîté.

Jacques Offenbach aimait séjourner dans sa villa d’Étretat qu’il avait baptisée “Orphée”. Existe-t-elle toujours ?

Oui, elle existe mais n’est plus dans la famille depuis longtemps.

Pourtant le souvenir de son ancien propriétaire demeure à travers P. Brindejont-Offenbach, mari de Pépita Offenbach, qui a été maire d’Étretat, et plus récemment l’Association des Amis de Jacques Offenbach, qui organise chaque année un festival en son honneur, ainsi que dans certains détails amusants, comme par exemple le nom du Brésilien donné à un gâteau du pâtissier Lecoeur malheureusement à la retraite et qui était une allusion très claire au personnage de La Vie Parisienne.

Comment jugez-vous le travail accompli par les Tréteaux Lyriques ?

C’est une association dont j’apprécie beaucoup l’engagement en faveur de Jacques Offenbach ainsi que le dévouement à des œuvres caritatives, sans parler de la qualité des spectacles.

Je suis frappé d’ailleurs par une sorte de retour en force de Jacques Offenbach au travers de nombreuses associations, souvent jeunes.

Il y a toute une jeunesse qui se tourne vers Jacques Offenbach, dont l’humour et la gaîté détournent un moment des soucis de notre époque.

Et souvent ces jeunes se tournent vers moi, ce qui me touche beaucoup, et montre aussi que les opéra-bouffes d’Offenbach, par la drôlerie et l’insolence de leurs livrets, par la finesse et le charme irrésistible de leur musique sont définitivement sortis du purgatoire où la première moitié du XXe siècle les avait relégués.

Propos recueillis par Gilbert Dunoyer de Segonzac